Qu'il est bon le soleil du matin quand on n'a pas dormi.
Qu'il est chaud et mutin quand il nous a manqué.
Et qu'il revient enfin quand on ne l'attendait plus.
Qu'il envahit les rues, se répand sur les places, réchauffe ma façade
où j'ouvre les fenêtres, fou de joie, pour venir l'embrasser.
Je le prends en pleine figure et ma peau réagit.
Au massage qu'il me fait à peine tombé du lit.
Bien que manquant de sommeil, j'ai senti sa présence :
avant qu'il ne soit levé, l'aube annonçait la couleur pendant que je dormais.
Et j'ai ouvert les yeux, ne tenant plus en place, j'ai fait valser les draps.
Ne pouvais rater ça. La fatigue oubliée. La vie est éphémère. Je m'en suis rappelé.
La faim au ventre, j'étais en appétit. De vivre et de manger. La lumière comprise.
Etat d'urgence. L'été est là. Je le veux. C'est mon tour. Je lui ferai honneur.
Je le dévorerai. Et je n'en perdrai rien. Et n'en laisserai rien.
J'ai sauté à son cou. Pour ne plus le lâcher.
La nuit est derrière moi. J'ai besoin d'un café.
Philippe LATGER
Mai 2012 à Perpignan