Ton regard redessine tout ce qui a été gommé.
Mes yeux, mon nez, ma bouche. Mes mains qui s'ouvrent à ton cou.
Le sourire que tu m'inspires. Qui peut s'illuminer au tien.
Ce sont tes yeux qui me font réapparaître, qui me recomposent. Qui me reconstruisent.
Tu donnes chair au fantôme. Tu m'habilles de muscles et de peau et de poils.
Me rends mon sexe et mon cerveau. Et fais battre cette pompe qui ne servait à rien.
Le sang se précipite dans toutes les canalisations. Déferle dans tout l'organisme.
Pour réanimer la machine laissée à l'abandon.
Ton regard dépoussière tout ce qui a été recouvert.
Il a soufflé sur tout ce qui m'avait enseveli. Il a suffi d'une seconde.
L'électricité a parcouru tous les circuits. Et je peux me mouvoir jusqu'à toi.
T'embrasser comme premier être humain que j'aie vu depuis mille ans.
Pour ne plus te quitter. Te serrer contre moi. Avec la vie et le monde avec toi.
Qui n'existaient pas ou si peu. Que tu as dessinés tels que je voulais les voir.
Ton regard réveille et sublime tout ce sur quoi il aime se poser.
Et le monde avec moi est très reconnaissant.
Je m'y plonge. Je m'y étire. Je m'y plais.
Je pourrais y mourir sans l'ombre d'un regret.
Philippe LATGER
Mai 2012 à Perpignan