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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 23:12

 

 

Un an... que je t'ai à l'oeil.
Au doigt. Et à l'esprit.
Un an, tout compris,

que je te devine, que tu m'embobines,
que je me débine.
Un an, c'est lancinant. Hallucinant.

Et ça s'en vient, ça repart, ça me tient,
en un trouble lascif, exaltant...
Nos routes se croisent, une fois, deux fois,
nos bouches se rencontrent et s'éloignent,
nos mains s'effleurent sans se toucher.
Jeu épuisant, séduction brûlante, mais retenue,
fausse indifférence, vague référence, souvenir latent.
Je m'en viens, tu t'en vas, tu reviens quand je pars.
Les yeux ne disent pas tout, les mots non plus, je l'avoue.
Je cours dans des bras étrangers quand j'ai besoin des tiens.
Je meurs dans des draps dérangés quand ton nom me revient.
Chassé-croisé. Affaire classée. Faux départs.
Un an de pas en avant,
de pas en arrière.
Désir réel ou capricieux, sans cesse éteint, sans cesse ranimé,
qui un jour me quitte et au suivant m'étreint.
Enfin, je succombe et tu succombes aussi.
Les astres favorables bénissent la fusion,
l'heure fatidique de l'unique rencontre...
Et quelle rencontre !
On courait l'un après l'autre comme les aiguilles d'une montre.
L'heure pile a sonné... Minuit. Une heure qui a duré un an.
Les douze coups ont retenti l'espace d'une nuit.
Et déjà je m'éloigne, et déjà je m'en vais.
Tu ne me retiens pas. Bonne nuit mon amour.
Les règles sont données.
Si je veux te revoir, j'attendrai donc un an.
L'heure pile. Ou 15h15. Ou 18h30.
L'heure où les aiguilles se croisent.
Un an, une heure, un instant, si vite passé.
C'est notre heure qui a sonné.

 

 



Philippe LATGER
Juillet 1997 à Los Angeles

 

 

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 15:43

 

 

 

Viens à Venice Beach te faire tatouer les pectoraux.
Te muscler les abdos, les fessiers, les dorsaux.
Viens faire transpirer ton corps de taureau.
Jouer des congas, exhiber le morceau.
Surfer sur l'écume. Danser dans la brume
d'une marijuana colorée que je hume...

 



Philippe LATGER
Juillet 1997 à Los Angeles

 

 

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 15:47

 

 

Nicolas Doray, Eric Héliot, Alexis Nesme, Olivier Bouquet, Stéphane Bazire ou Bruno Marchand
avaient déjà mis en cases des chansons de Serge Gainsbourg. Un livre qu'on m'avait offert.
" Les Chansons de Gainsbourg en bandes dessinées "...
Je l'ai encore dans ma bibliothèque,
à côté du " Serge Gainsbourg, mort ou vices ", entretiens avec Bayon,
dont la couverture était un Gainsbourg en Saint Sébastien
(celui de Mantegna qu'adorait l'artiste) par Béatrice Turquand d'Auzay,
lui-même à côté de divers recueils de textes ou du fameux Evguénie Sokolov.
Le 2 mars 1991, je n'avais pas encore 18 ans, et me suis levé comme un ressort quand le radio-réveil
m'a annoncé la nouvelle du décès, bouleversé, séchant les cours pour enregistrer compulsivement
tous les hommages, les témoignages, toutes les compilations d'images et d'interviews,
avec le sentiment d'avoir perdu un grand-père idéal, un père spirituel, un proche, un modèle absolu.
Grand-père Gainsbarre s'adressait tendrement à ses " petits gars " et à ses " petites pisseuses ",
à ses " enfants de la chance " qu'il mettait en garde, et dont je faisais partie.
J'avais usé le double album du Casino de Paris et mon premier disque laser fut You're under arrest.
Un certain Sébastien Roch, assis sur les marches du Virgin des Champs Elysées, expliquait à Caroline
Tresca ce que représentait Gainsbourg pour sa génération. La mienne. Je l'ai maudit, je l'avoue.
Comme j'ai maudit tous ceux qui récupéraient le personnage ou l'ont récupéré depuis.
Je pense à Benjamin Biolay, à qui je dois bien reconnaître du talent,
mais à qui je reprochais amèrement de faire du sous-Gainsbourg plutôt que du Benjamin Biolay,
allant jusqu'à reproduire les tremblements et coups de tête, de profil, qui participaient à l'art maniériste
de fumer une cigarette une main dans la poche et l'air blasé.
Jouer du zippo. Je l'ai fait aussi. Dans des chemises en jean ouvertes.
Je n'ai jamais poussé le vice jusqu'à sortir pieds nus dans des Repetto blanches, mais j'ai aussi chaviré
aux cordes de Jean-Claude Vannier dans Melody Nelson, qui, à ma stupéfaction - et consternation -
devenait systématiquement l'album de référence de tous les musicos branchés du moment.
Décidément, être Gainsbourgeois pour les uns, ou Gainsbourien pour les autres, devenait vulgaire.
S'il était encore subversif de l'aduler de son vivant, il devenait ensuite commun de se réclamer de lui.
Prévisible et lassant en somme. Presque écoeurant.
J'ai eu cette même nausée en découvrant qu'on préparait un film sur la vie de l'artiste.
Vingt ans après, ce même pincement, et l'envie de claquer mon zippo sur la première taffe avec dédain.

Des dessinateurs de BD sur ce recueil qu'on m'avait offert, avec un paquet de Gitanes, bien sûr.
Je n'ai pas été surpris de découvrir que le réalisateur ne serait autre que Joann Sfar
(Donjon / Le Chat du Rabbin), né en 1971, deux ans avant moi,
qui avait dû aussi chavirer aux cordes de Vannier sur Melody Nelson,
applaudir au billet de 500 francs à 7 sur 7, à l'échange jubilatoire sur l'art mineur
avec Guy Béart chez Pivot, rire au " I want to fuck her " chez Drucker destiné à Whitney Houston,
comme à la baudruche phallique et pétomane d'un sulfureux Droit de Réponse de 82,
et maudire le jeune Sébastien Roch exprimant son chagrin sur les marches du Virgin Megastore.
Après le film sur Coluche, je ne pouvais pas m'étonner qu'on en prépare un sur Gainsbarre.
S'il y avait une chose que nous avions tardé à emprunter aux Américains, c'était bien cette aptitude
décomplexée à produire des films sur des personnages ou des évènements récents de l'Histoire.
Après Piaf, Coco Chanel ou Françoise Sagan, il aurait été injuste que mon idole n'ait pas sa fresque cinématographique. Cela m'a fait grincer des dents. Et j'ai failli à nouveau me draper dans mon rôle
de fan, qui comprenait forcément l'oeuvre et la démarche mieux que quiconque, quand les autres
n'étaient qu'un ramassis de charognards malhonnêtes ou d'imbéciles qui n'avaient rien compris.
Mais mon poing et son couteau vengeur sont restés figés en l'air, incapables de frapper
lorsque j'ai découvert la personne et l'oeuvre de Joann Sfar. Le fan décide de lui laisser une chance.
Mieux encore. Dans sa grande clémence, le fan ira même voir le film.
Il me faudra faire beaucoup d'efforts pour refouler mes convictions, réfréner mes préjugés,
faire une place à une vision de Gainsbourg différente de la mienne, mais je suis prêt à m'y essayer.
Quand je réalise l'ampleur de mon intransigeance, de mon intolérance de gardien du temple
autoproclamé, je comprends tout à coup l'angoisse de François-Xavier Demaison qui relevait
le challenge d'incarner un autre monstre sacré de l'époque. Exercice périlleux. Dangereux.
Et je prie pour le comédien qui incarnera sans doute prochainement le rôle de Michael Jackson.

12 mars 2009. Je suis au Palace pour applaudir Jane Birkin.
Cette salle qui fut pour moi, longtemps, celle du concert reggae de Gainsbourg,
avant de la découvrir de mes propres yeux lorsqu'elle était encore une boîte, à 17 ans.
J'ai découvert que c'était notre Studio 54. Décadent. Bien après Lola Rastaquouère.
Très ému donc, de redécouvrir ce théâtre magique où j'avais été initié aux plaisirs de la nuit,
pour écouter Jane chanter Gainsbourg, une fois encore,
et expliquer que c'est le fidèle Philippe Lerichomme qui fit cette suggestion d'inclure au spectacle
un des titres que son pygmalion avait chanté lui-même, trente ans plus tôt, sur ce même plateau.
" Pas long feu, pas long feu, pas long feu "...
Le puriste que je suis connaissait les paroles. Mais le public ne suivait pas. What ?...
M'étonnant du manque de réactions autour de moi, songeant avec effroi que les gens au balcon
ne semblaient pas savoir de quoi il s'agissait, de quoi l'on parlait, je me suis senti isolé, et,
ressortant aussitôt ma vieille toge de vestale, j'ai dû penser à nouveau que, décidément,
les gens ne comprenaient rien à rien.
On se calme. Gainsbourg ne m'appartient pas.
Pas plus que Barcelone ou l'Amérique. Ou bien, je dois apprendre à partager.
A accepter que l'on puisse y voir autre chose. Pire encore, que l'on ne s'y intéresse pas. Ou plus.
Libre à moi de vous parler de mon Gainsbourg. Libre à Joann Sfar de nous parler du sien.
Il n'y a pas de vérité historique. Il n'y a que des points de vue.
Et autant de points de vue que de témoins. Tous utiles. Tous précieux.
Joann Sfar a le droit d'avoir été inspiré. Son travail ne saurait être illégitime.
En découvrant une interview filmée pour Le Figaro, je réalise qu'il y a un homme,
passionné par son sujet, qui a le mérite d'avoir fait quelque chose, mené à bien un projet,
et qu'on ne peut critiquer un film qu'on n'a pas encore vu.

Après Sylvie Testud ou François-Xavier Demaison,
Eric Elmosnino se frotte à cet exercice impitoyable.
Incarner des gens qui ont réellement existé est déjà une foutue responsabilité.
Casse-gueule lorsqu'il s'agit de surcroît d'icônes ou de figures populaires.
Le fan hystérique que je suis a identifié la part de jalousie, de snobisme et de mégalomanie,
tout un comportement irrationnel, et, penaud, a rangé sagement son couteau.
Songeant que ceux qui ont connu, réellement ou supposément l'intéressé,
puisqu'il en reste beaucoup, viendront immanquablement porter des coups bien plus terribles.
J'ai pardonné à Benjamin Biolay, d'autant plus volontiers qu'il a su devenir lui-même,
à Sébastien Roch d'avoir parlé de Gainsbourg à la télévision à ma place,
comme j'ai pardonné au public de Jane Birkin de ne pas connaître ses classiques.
Et j'irai voir cette " vie héroïque " au cinéma. Quitte à me bourrer la gueule en sortant.
Pour fêter des retrouvailles et me pardonner d'avoir vieilli.
Ou de n'avoir rien fait.

 

 

 



Philippe LATGER
Juillet 2009 à Paris

 

 

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 01:01

 

 

 

Je tourne, en rond... de fumée.
Je suis seul, mais heureux... présumé.
Je sais que tu es là, quelque part, près de moi,
dans mon coeur, mais si loin. Séparés par des mois,
et tant de kilomètres, infinis, interminables.
Je te veux maintenant et je deviens redoutable.
Je brûle de sauter dans un train, à ton cou.
Et je fume en rêvant que tu viens tout à coup,
un sourire penaud au coin de ta bouche,
" je suis là mon amour ", ton baiser est farouche.
Mais tu es de l'autre côté de la frontière,
et j'en veux d'être ici à Dieu, à la terre entière,
au lieu de t'inviter à dîner pour parler de nous,
les yeux étoilés, ma main sur ton genoux.
Te dévorer, te serrer dans mes bras, violemment,
respirer ton parfum, me nourrir de toi, seulement.
Mon désir devient féroce, et l'absence est atroce.
Je tourne en rond, et j'attends mon carrosse.
J'étreins mon traversin et lui dis les mots à l'oreille
que je n'oserai pas te dire, avec d'autres merveilles,
lorsque le hasard nous réunira, peut-être, bientôt.
Je fume en essayant de me convaincre que je suis costaud.
Mais je tourne en rond. Je n'ai qu'une idée en tête.
Elle a ton visage et ta silhouette. J'écrase ma cigarette.

 

 



Philippe LATGER
Montréal 2000

 

 

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