La Charente est maritime.
La Corderie royale.
Et la pluie qui s'installe est glaciale.
La façade Art Déco d'un ancien cinéma.
Rue Jean Jaurès. Et toutes ses maisons basses.
Pour des rencontres éphémères à l'archet d'un alto.
Violons et contrebasses. Pour des vagues de cordes.
Qui m'emportent au Colbert pour quelques Marlboro.
Les parapluies ne sont pas de Cherbourg il me semble.
Pas de Michel Legrand aux Moulins de mon coeur.
L'Atlantique est ailleurs. Quand tes yeux lui ressemblent.
Quand ils se font rieurs. Que je me sais vainqueur.
Sur la pointe des pieds, à l'heure de nous rejoindre,
quand la ville endormie n'offre que le silence,
il y a des va-et-vient aux couloirs de la nuit.
Sur un terrain miné où la porte est secrète.
La passion de phosphore doit se faire discrète.
Et je dois me reprendre ou simuler l'ennui.
Moi aussi j'enregistre. Ce que l'on défenestre.
Et je me réveille seul. Comme un chef mutilé.
Sans pupitre. Sans orchestre.
Avec le goût amer des histoires impossibles.
Tes mains à mes poignets comme des bracelets.
Qui ont frotté leur crin à mes cordes sensibles.
Philippe LATGER
Mars 2012 à Perpignan