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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 04:12


J'avoue ne pas trop comprendre comment ça marche.
Parce que tu vois, mon bébé, il faut croire que ça marche, que ça court, au galop.
Il faut croire que les forces ne diminuent pas quand elles font boule de neige.
A l'heure où elle fond sur les proches montagnes. Elle vient grossir le fleuve.
C'est la fonte des glaces et la montée des eaux. Que rien ne semble pouvoir arrêter.
Une fois de plus, je surprends une lune fantastique dans les branches des arbres.
Rendant la ville un peu vaine, ridicule, minuscule, ou bien surréaliste.
Et je constate avec elles que c'est à toi qu'elles me ramènent toutes les deux.
La lune. Ma ville. La sphère que j'arpente. Le dialogue entre deux mondes.
J'avoue ne pas trop comprendre comment je peux t'aimer plus fort encore.
Plus fort et plus grand et plus beau qu'aux premiers jours.
Ces jours où je ne savais pas de qui j'étais tombé amoureux.
J'attendais le déclin. Heureux mais fataliste. Et je me suis trompé.
Les mots sont enfantins. Je n'en trouve pas d'autres. Ce qui est grand est grand.
Ce qui est beau est beau. Je n'ai pas la distance des figures de style.
Je traverse le parc, je traverse mon île, je rentre à mon horloge, et je me prends la nuit,
et je me prends la lune, l'ancien appartement, dans les dents, dans le ventre.
Ce que j'éprouve pour toi semble vouloir croître encore. Dans toutes les directions.
En hauteur. Dans l'espace. En profondeur. Sans savoir où cela peut me conduire.
Sans savoir comment cela est possible.

A ton départ, je n'ai pas eu une inquiétude.
A ton absence, je n'ai pas eu un seul doute sur ce que tu faisais.
Ne pensant qu'à ton bien-être, ta santé, ton confort, sans orgueil déplacé.
La confiance, encore elle, approche des sommets ou des seuils inconnus.
M'offrant une sérénité que je n'ai jamais eue. Et qui est douce à vivre.
Bien sûr, rien n'est acquis, mais des choses se gagnent.
Et je suis fier de nous. Aux progrès merveilleux dont nous sommes capables.
Je parlerai pour moi. Quand j'en avais à faire. Quand je suis parano.
Que tu arrives à me libérer de cet étau sordide qui nous brise les côtes.
Aucune mauvaise pensée, aucun scénario fantaisiste ne m'a parasité.
J'allais haut dans ma vie avec une assurance. Celle de ta présence.
Quand tu ne lâches rien. Quand tu le signifies. M'en donnes toutes les preuves.
Que l'on a plus à demander lorsqu'on se connaît mieux.
A savoir qui tu es, je lis plus justement, surtout entre les lignes,
et le temps me convainc que je n'ai pas rêvé. Que je ne rêve pas.
La lune que je vois, ce n'est pas la première.
Et je suis bouleversé d'en avoir compté trente.

L'émotion n'est pas intacte. Mais doublée. Redoublée. Décuplée.
A l'idée des lunes égrenées, elle est d'autant plus grande.
Exponentielle. Malgré les chutes et les rechutes. Malgré les accidents.
La courbe s'il fallait un graphique s'échappe vers l'infini à sa pente croissante.
Cherchant la parallèle à l'axe des ordonnées.
Le dessin de môme d'une fusée furieuse qui trace son chemin vers notre satellite.
Les jours passent et rien ne semble vouloir faiblir, s'essouffler ou se rompre.
Quand le lien qui se tisse patiemment devient plus souple et plus solide.
Qu'il se fortifie sans être une menace. Attache sans attacher.
Et je perçois enfin, mieux vaut tard que jamais, qu'aimer n'est pas un piège.
Que ce n'est pas la chaîne qui entrave, la prison qui isole, les fers, la camisole,
ni même un poison lent, mais une liberté que je goûte avec plus d'appétit et de curiosité.
Mes sentiments décollent sans craindre de te perdre ni d'exploser en vol.
Même en m'aventurant en zone inexplorée. Où je te suis tranquille.
Je m'étonne d'être bien. Quand je suis exalté à me trouver si calme.
Confiant en l'avenir et en l'espèce humaine. Optimisme éclairé. Il y a des peurs vaincues.
Quand la raison ici n'a pas démissionné. Qu'il y a là des pensées. Des données statistiques.
L'usage de scanners et de comparaisons. Dans un laboratoire où je bosse jour et nuit.
Avec le recul suffisant pour l'étude crédible. Principe de précaution.
Il fallait vérifier nos seules intuitions.

Le temps a ses bienfaits et ses révélations.
Je pensais te vouer l'amour le plus fort dont je me croyais capable.
J'ignore si j'avais des réserves cachées ou si c'est ma capacité qui augmente.
Mais je sens cette nuit que je ne suis peut-être pas au bout de mes surprises.
Quand ce qui aurait pu me paraître écrasant est d'une délicieuse légèreté.
Et que ce qui aurait pu t'étouffer te donne de l'oxygène. Veut te voir respirer.
A la distance juste où tout le monde reste soi. Où personne ne se noie.
J'aime notre façon de nous aimer presque autant que je t'aime.
Le crescendo sensible ne m'épouvante pas et ne me fait pas fuir.
Je l'observe à la lune avec admiration. Des convictions nouvelles.
Qui m'assurent d'une chose. Devant Dieu et ma mère.
Tu as changé ma vie.

 

 

 
 
Philippe LATGER
Mars 2013 à Perpignan
 
    
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commentaires

F
c'est très bien écrit !
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