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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 15:00

 

 

Le soleil s'est levé sur une ville en cendres.
Les décombres d'une nuit pathétique où tout s'est effondré.
La station orbitale est tombée sur la terre.
Une balle d'argent logée dans ma poitrine. En plein coeur.
J'ouvre les yeux. J'ai la gueule de bois.
Je vérifie mes mains, mes pectoraux, ma ceinture abdominale.
La lune n'était pas pleine. Je n'étais pas transformé. N'étais pas loup-garou.
La balle n'a procuré que le choc de l'impact. N'a pas été fatale.
Une main sur mon sexe pour compter mes testicules.
Une main sur ma pomme d'Adam. Sur mon front. Je suis toujours vivant.
Le soleil de midi me ramène à mes normes. Le besoin de café. Le besoin de tabac.
Perpignan s'agite à mes fenêtres, indifférente aux torpeurs de mes nuits.
Le platane est stoïque et le marteau-piqueur. Tout me pousse sous la douche.
Debout camarade. Tu n'as pas dit ton dernier mot.

Bien sûr, d'un même évènement,
il y a autant de versions que de gens pour en donner.
Deux témoins d'une même scène ne racontent jamais la même histoire.
Et je sais bien que nous n'avons, toi et moi, pas passé le même week-end.
Je me trouve déterminé, au milieu de ce jour, à garder ma propre perception.
A ne pas exposer aux doutes mon illumination. Et mon bonheur vorace.
Je me battrai pour protéger ce souvenir parfait d'un second coup de foudre.
Malgré les coups de griffe et les complications.
Après tout, à l'espace des fenêtres, il n'y a que ma personne.
Et seul en ma demeure, c'est encore moi qui gouverne.
J'ai le droit, sans offenser quiconque, de sublimer le temps qui fut passé ensemble.
De le voir sous l'angle positif de ses meilleurs aspects qui n'ont jamais manqué.
Que je sois amoureux ne dérange personne.
Et personne ne peut me reprocher de vouloir être heureux.
Je repousse les assauts de toutes les idées noires, qui cherchaient cette nuit,
à me faire sombrer, à m'abattre dans la rue, à me faire la peau.
J'époussette la lune, le ciel de ses orages, avec la volonté de faire place au soleil.
Il est là. Et même mes scrupules n'ont le droit de venir le voiler.
Je n'ai rien fait de mal. N'ai pas à m'en convaincre.
Et quitte à être seul, que je prenne la barre, celle de mon navire.
Que j'ai laissé aux remparts partir à la dérive.
Je reprends les commandes et mes résolutions.
De t'aimer fermement, contre vents et marées, contre toi s'il le faut,
qui est le meilleur endroit pour retrouver la paix.

En effet, être encore plein de toi ne gêne pas ton programme,
tes devoirs, ta journée, et tes obligations.
Ce que je vis ici peut rester à ta porte, sans t'envahir, t'embarrasser,
quand tu peux aussi bien n'en savoir pas grand-chose ou le mettre de côté.
Si je suis libre, tu l'es aussi. Je ne demande rien et n'ai rien demandé.
Si cela t'intéresse, tu sauras, d'une manière ou d'une autre, que je te remercie.
Que je suis ébloui. Et que je n'ai pas l'intention de salir notre histoire.
Même s'il y a des voluptés aux sombres déchirures, aux tourmentes nocturnes,
aux furieux mélodrames, aux chagrins fantastiques, je choisis le soleil.
Je choisis le printemps. Mon arbre qui bourgeonne. Le ciel bleu.
Le désir de lumière et le rire des enfants. Je choisis la vie. La vie.
Le chat de cette nuit n'était pas loup-garou. A fait son tour de piste.
Et celui qui s'étire aujourd'hui accepte tout de toi pour être indépendant.
Tu viendras quand tu veux. Je prends ce qu'on me donne.
Je sais qu'il y a du bonheur qui m'attend, à Paris, Perpignan, bientôt à Barcelone,
que l'été est devant, et tout ce que j'affectionne, et cela m'en procure, maintenant,
au point de chanter sous la douche Gainsbourg ou Jil Caplan.
Tu as de ton côté, tout ce qu'il faut pour être bien. Qui ne serait comblé ?
A tenir tant de choses si bien faites et construites.
Sans moi, tu as déjà l'équilibre parfait dont tout le monde rêve pour se réaliser.
Je serais misérable de venir le compromettre. Loin de moi cette idée.
Je te préfère solaire sans moi que lunaire avec moi.
Je ne me pardonnerais pas d'abîmer ta lumière.
D'éteindre de mes mains celle qui me nourrit.

En fait, c'est cela. T'aimer ici, comme je le fais,
ne coûte rien à personne, et ne dérange rien.
Cela me fait du bien sans autres conséquences.
Ça ne t'engage pas. Ne chamboule en rien l'ordre du monde.
C'est ma force souterraine et mon conditionnement.
Pour ouvrir la saison irradié de confiance.
Et ce jour qui commence.
Qu'il me reste à créer.


  

 

 

Philippe LATGER
Mars 2012 à Perpignan

 

 

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