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3 août 2013 6 03 /08 /août /2013 20:44

 

 

C'est peut-être toi, peut-être pas, qui me redonne des couleurs,
le goût, le toucher, les odeurs, du monde entier qui me reprend.
Je me relève, avec mes bleus, le sang et ma lumière orange,
tout ce bonheur qui nous dérange, et la confiance qui s'apprend.
Je ne refuse pas d'être envahi par ce délire d'être amoureux ou d'être deux,
je le reçois comme une force, entre la résine et l'écorce, dans mes fibres et mon testament.
Tu es l'étoile inaccessible qui est venue balayer la lune, renverser les constellations,
foutre le souk dans le zénith et faire la révolution. Tu es le Big Bang de l'univers.
Celui que j'aime mieux que l'ancien et que je découvre avec toi.
Je suis vivant, serein, et beau, dans tes sourires et tes regards, à rire de Dieu et du hasard,
du temps qui ne me prend plus rien, si ce n'est cette petite seconde
où je vois les secrets du monde, au plaisir de devenir toi.
C'est peut-être toi, et ton visage, qui me font savoir que, vainqueur,
je peux rêver, ouvrir mon coeur, poser les armes et t'embrasser.
La vie est longue quand on débute, quand on survit ou quand on naît,
à celle que je reconnais, et qui s'installe dans la mienne.
Rien ne sera plus comme avant, j'ai pris cent ans en quelques lunes,
en rajeunissant sur les dunes, quand je suis sage, adolescent,
plus adulte qu'auparavant, pourtant plus fougueux que jamais.
Tu m'inspires le mieux de ce qui est possible de croire, d'imaginer, quand la victoire,
c'est de ne pas être déçu par ce que tu n'as pas promis mais que j'ai quand même reçu.
Je veux donner ce qui déborde de la coupe à la quarantaine, mi-moussaillon, mi-capitaine,
de ce qui bout dans ma poitrine, m'attache sans qu'il n'y ait de cordes,
me tient captif dans ton regard.

C'est peut-être toi, peut-être pas, mais la vie m'enlève à l'hiver
qui s'était fait en plein été, et je pourrais pleurer de rage d'avoir risqué de tout gâcher.
Je ne saurais plus perdre la seule moitié de mon âme, celle de mon corps,
ma seule came, l'air qu'il me faut pour respirer, vieillir et aimer m'en aller.
L'intensité, ce sont tes yeux, qui cherchent à comprendre les miens,
qui s'y retrouvent, s'y sentent bien, qui ne peuvent plus les lâcher.
C'est ta main sur la mienne qui prient ensemble l'éternité, à la confiance méritée,
de deux enfances qui s'entraident, entre deux gosses qui s'adorent,
et qui se sentent heureux ensemble, plus seuls, et en sécurité.
Cet amour devenu immense, plus grand que nous et que la terre,
force nos démons à se taire, à se faire humbles et tout petits, émerveillés par la beauté
d'autant de grâce, de pureté, de puissance et de conviction, de désir et d'admiration,
là où tant d'autres ont échoué.
Je n'y avais jamais cru, mais tu es là pour me détromper,
quand tu as pris mon coeur détrempé, le réchauffant contre le tien,
il peut exister un seul être, le seul qui compte, qu'on attendait, à qui jurer fidélité,
avec qui l'on veut avancer, le seul grand amour d'une vie.
Si ça ne va nulle part, ça me va d'y aller ensemble, si c'est l'endroit qui nous ressemble,
le paradis à inventer, où rien n'est impossible, aucune figure imposée,
sans pressions et sans ordonnances, sans contraintes et sans mains forcées.
C'est peut-être toi, peut-être pas, mais j'ai bien cet appétit d'ogre,
cette envie de tout dévorer, du temps qu'il reste devant moi.
Au pire comme au meilleur, tout sera bon s'il vient de toi, si c'est pour le vivre avec toi,
quand le temps a permis d'apprendre sur l'un et l'autre, pareillement,
que l'on peut même s'engueuler en étant sûrs de notre histoire, de nos coeurs et nos sentiments.
On peut s'offrir le luxe des tests et des crises d'angoisse, et même de la mauvaise foi,
quand au-delà de l'indulgence, on partage les mêmes combats, en quête d'une même vérité,
les mêmes peurs, les mêmes choix.

Le temps a passé pour nous dire
que nous ne nous sommes pas trompés.
Cette intuition qui fut la nôtre nous venait d'une fatalité que le destin peut nous envier.
Puisqu'on était fait l'un pour l'autre. Que nous devions nous rencontrer.
Puisqu'on était fait l'un pour l'autre. Et que nous nous sommes trouvés.
On peut avancer sur nos routes, elles se suivront à travers champs.
Tu peux foncer, avoir des doutes, je serai là au bon moment.
Quand personne ne saura me plaire comme tu me plais à cet instant
où tu es libre d'être sincère et d'être toi absolument.
J'ai dû chasser quelques nuages. Me suis battu pour mon ciel bleu.
J'ai de la force et je m'engage à ne rien cacher à tes yeux
de mes névroses et mes faiblesses, des mauvais génies insidieux,
que j'ai traînés dans mes bagages et que je gère de mieux en mieux.
Quand c'est pour être bien ensemble que je veux devenir meilleur,
que le pire de mon passé tremble, à me voir exulter ailleurs,
dépasser des peurs souterraines, vaincre les cancers du silence,
quand être heureux vaut bien la peine d'affronter toutes nos violences.
Je les combattrai de mes poings, les arracherai à ma substance,
quand j'ai eu raison de l'alcool et de ma peur d'être amoureux,
que tu m'as aidé à sauver tous les espoirs de mon enfance,
à faire régner la bonté, la beauté et l'intelligence,
ce que les dieux nous ont donné et nous protège tous les deux.
Je peux être encore fragile. Mon amour pour toi ne l'est pas.
C'est à l'éprouver que j'arrive à faire des choses insoupçonnées.
Que je me découvre tant de forces dont je n'avais même pas conscience.
Quand je vénère la confiance comme seul passeport pour aimer,
sans lequel on ne peut vieillir ni accepter de tout quitter.

C'est peut-être toi, peut-être pas, mais je sens la vie m'investir,
gronder et grandir dans mes bras, sans me sentir dépossédé.
Je me sens monter avec elle, aux sommets où je veux t'aimer,
au-dessus de nos citadelles et des murs qui nous séparaient.
Je serai dans ce lieu possible où tu viendras à volonté,
où nous deviendrons invincibles et n'aurons rien à regretter.
Le lieu où tu n'as rien à craindre. Où nous pourrons nous reposer.
Et je suis prêt à tout étreindre, à avoir mieux à proposer,
à mieux comprendre ou à m'éteindre si je devais t'indisposer.
J'ai toujours marché à ton rythme, sans avoir à freiner le mien,
quand le bonheur est impossible à qui ne prendrait pas son temps.
Trois ans à embrasser ta bouche, à te respirer dans le cou,
à nous caresser sous la douche ou l'ombre de mes garde-fous,
dans la lumière d'une insouciance que rien ne doit nous enlever,
où nos confiances se fiancent, s'épousent d'en avoir rêvé,
où toute ma peau se régénère comme aux morsures de juillet.
C'est peut-être toi, peut-être pas, lorsque c'est ma certitude,
l'amour ne peut être que toi, et je le veux bien chevillé,
pour ce qu'il me reste de vie.
Je veux croire en l'éternité.

   
     

 

 

Philippe LATGER
Juillet 2013 à Perpignan
    
 
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