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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 03:07



L'état de fatigue est tel que je n'ai pas d'autre choix
que faire la paix avec moi-même.
Mon esprit démissionne et fait confiance à mon corps.
Mon corps démissionne et fait confiance à mon esprit.
Je ne promets aucune révolution immédiate,
quand je ne renonce à rien de ce que je voudrais transmettre.
De progrès. De justice. Ou de démocratie.
Lorsque, à cette heure, mes ambitions n'ont rien de mégalomaniaque.
Lorsque, à cette heure, je sais que les suivantes me verront affiner ma pensée.
Puisque j'apprends tous les jours. Assez pour rendre humble.
Même si écrire est une immodestie. C'est aussi l'aveu que l'on n'a pas le dernier mot.
Que je chercherai toute ma vie en sachant que je ne pourrai pas l'atteindre.
J'apprends des vérités différentes des miennes. Qui m'apprennent la prudence.
Je voyage et découvre le monde, à chaque jour qui passe, même sur le kilomètre carré
de la petite ville médiévale où je me suis égaré sans pouvoir en sortir.
Perpignan est plus vaste qu'elle en a l'air. Et je le suis avec elle.
Chaque verrou que je fais sauter m'épuise aussi vrai qu'il me renforce.
Je ne promets pas de trouver de solutions. Quand j'aimerais être utile.
Pas pour être aimé, quand je le suis tellement et que je sais ma chance,
mais parce que c'est une exigence comme une éducation. Une raison de vivre.
Ma fatigue n'est pas une douleur. Elle est même agréable.
Elle me libère un peu. Et je peux l'accueillir.

Je sais dans les bras de qui j'aurai mon vrai repos.
Et je tiens sur mes nerfs jusqu'au moment béni de l'étreinte-refuge.
Où l'homme pourra se retirer. Redevenir un gosse.
Mais peut-être devrais-je cesser de mélanger les genres.
Quand je perds mes lecteurs entre philosophie, poésie et fiction, politique et romances.
Peut-être devrais-je séparer, pour être plus précis, les discours, les idées,
comme mes intentions, classer et ordonner chacune des disciplines,
lorsque j'ai parfois du mal à me positionner en faisant abstraction de certaines digressions.
Je ne prétends être que moi-même. Vous me pardonnerez.
Vous le faites sans doute si vous êtes encore là.
Je ne prétends pas être historien, philosophe, politique, journaliste, poète ou romancier.
Quand je ne suis rien de tout cela, et que je ne fantasme ni convoite aucun de ces statuts.
Je n'en ai rien à foutre. Je n'ai jamais cherché à être quelqu'un. Rien d'autre que moi-même.
Et c'est exténué que je me sens proche du but. De ce que je veux dire.
Je n'ai pas même l'intention de justifier mon travail d'une quelconque façon.
En disant par exemple que " si mon expérience personnelle pouvait aider des gens ",
comme on le sert souvent dans les éditions pour vendre de l'autofiction ou autobiographie.
Puisque le noeud de ma vie n'est jamais qu'essayer de comprendre ce qu'elle est.
Comprendre qui nous sommes. Ce que nous faisons là.

J'ai la faiblesse souvent de me présenter à mon avantage.
Mais je n'hésite pas non plus à plonger mes deux mains dans mes pires aspects.
Qui ne sont pas la suffisance, le narcissisme, et la paranoïa. Il y a plus grave sans doute.
Et j'ai l'idée chrétienne de vouloir progresser. Que Dieu existe ou non.
Je viens ici penser et sentir à voix haute tout ce qui me traverse.
Si je mélange tout, c'est parce que je suis mélangé.
De philosophie, de romance, de politique, d'histoires et de grossièretés.
Et en parlant d'Europe, je peux dire je t'aime à l'amour de ma vie, lorsque ça me bouleverse.
Ce n'est pas hors sujet. Ce n'est pas digresser. C'est même la même chose. Une même énergie.
Quand tout ça n'est que moi. Et que j'ai la paresse de faire croire que ce serait mieux que ça.
Quel Tartuffe je serais en m'inventant poète. Chroniqueur ou expert.
Spécialiste en quoi que ce soit. Quand je ne maîtrise rien de mieux que ce que j'écris là.
J'affirme sur une ligne, que les institutions prévalent sur toutes les politiques.
Sur la suivante, que je meurs d'amour pour un être que j'adule.
Que notre seul ennemi n'est autre que nous-mêmes quand nous aimons souffrir.
Et que personne au monde ne peut nous faire plus de mal que nous nous en faisons.
Au moment où j'abdique, prêt à aimer dormir, peut-être même à mourir,
j'embrasse la fatigue comme un cadeau précieux dont je fais une force.
Si je n'ai pas d'enfants, je leur écris quand même, que c'est extraordinaire d'être un être vivant.
Que c'est extraordinaire d'être là pour l'écrire. A quatre heures du matin. Une nuit de juin.
Qui restera fixée quelque part dans le désert du web. Parmi des milliards d'autres.
J'aime l'humanité. De ces gens que je sais à ceux que je devine.
De tous ceux qui sont là, et ceux qui ont été, comme ceux qui seront.
Quand nous sommes singuliers et la même personne.

Je suis trop épuisé pour pouvoir asséner.
Trop fatigué ce soir pour avoir peur de pouvoir me tromper.
Je me trompe volontiers. Je suis prêt à l'admettre.
Quand je n'ai plus la force de polémiquer et de croiser le fer.
Je n'ai que celle de faire durer la nuit et la douce faiblesse qui se répand ici,
cet alanguissement qui me porte vers toi, mon amour, qui apparaît toujours
au détour d'une ligne,
qui se déploie de ce côté-ci de l'ordinateur qui ne peut être le vôtre,
à moins que je sois vous, que vous ne soyez moi, et qu'il n'y ait plus d'écrans.
Peu à peu, avec moi, puisque vous êtes là, à ce niveau du texte,
vous glissez gentiment vers le bas d'une page où je vais m'endormir,
et daigner vous porter jusqu'à ce point final.
Que je retarde un peu pour dire que je vous aime.


  

 

Philippe LATGER
Juin 2013 à Perpignan

 

 

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