Si tout est à vivre, alors, vivons-le vraiment...
Le miracle est là, là où nous sommes.
A chaque instant d'une hallucination, peut-être collective.
Pas besoin de marcher sur l'eau, de multiplier les pains, transformer l'eau en vin,
lorsque chaque seconde dans ce monde est un miracle bien plus hallucinant.
Pourquoi vouloir que l'objet reste en suspens lorsqu'on le lâche pour voir un prodige,
lorsque l'objet est déjà lui-même un prodige à lui tout seul, notre main en est un autre,
et que la loi physique qui le précipite au sol est un émerveillement.
Le bébé qui jette systématiquement le jouet que l'on vient de ramasser ne s'en lasse pas.
Il découvre avec émerveillement chaque prodige de ce monde qui l'accueille.
Le jour et la nuit qui se succèdent, puis l'été et l'hiver, enfin la vie et la mort.
L'eau qui coule, le feu qui brûle, le verre qui casse, l'herbe qui pousse.
Quel prodige peut surpasser la vie qui éclot dans un recoin de l'univers ?
La mort ?
Philippe LATGER
Février 2006 à Paris