Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 16:09



Parle-moi. Mais putain parle-moi...
A qui pourrais-tu parler si tu ne me parles pas à moi ?
Est-ce que je ne suis pas là pour ça ? A quoi servirais-je autrement ?
Moi qui reçois les confidences téléphoniques ou électroniques de mille âmes blessées,
ne pourrais-je pas recevoir les tiennes qui sont les plus chères de toutes ?
Je ne suis pas le sage de la montagne ni le conseiller du prince, n'ai pas d'idées sur tout,
n'ai pas de solutions prévues d'avance quand parler en est une ou leur commencement.
Je porte des secrets terribles comme des futilités comiques qu'on déverse à l'oreille
du garçon disponible que je suis pour les gens qui m'importent et que je veux aider.
J'ai ce qu'il faut d'épaules pour entendre le pire, encaisser le trop-plein de tensions,
toutes les choses graves et les choses anodines, tout ce qui s'accumule et qu'on garde pour soi.
J'embrasse ton corps raidi qui m'a tourné le dos. Je t'embrasse avec tous tes silences.
Parle-moi mon amour. Qu'est-ce qui ne va pas ? Ouvre-toi. Quand tu n'as rien à craindre.
Tes mains jointes sur ton nez. Les yeux fermés. Tu cherches ta respiration et à ne pas craquer.
Je t'ai sauté à la gorge sans doute et je saute à ta bouche. Tu sais que je suis moi. Qui je suis.
Que je voudrais pouvoir t'aider. Viens t'asseoir. T'allonger. Regarder le plafond avec moi.
Sors les choses de toi un instant. Pose-les à côté. Dis-moi que je te fais chier.
Tu me prouves à nouveau que tu me fais confiance. Tu me livres ton corps.
Tu me livres ta bouche. Dont sortira enfin ce qui te préoccupe.
Je prendrais tant de force à t'en avoir donné.

La chaleur enveloppe mon torse nu dans le faux courant d'air du bureau dans mon arbre.
J'ai ouvert côté cour. J'ai ouvert côté rue. Mais il fait chaud partout est ma peau devient moite.
L'année passée déjà, j'ai eu le sentiment qu'il me fallait partir. J'ai voulu te quitter.
Tu m'as rattrapé au vol. Dieu sait si tu as bien fait. J'en étais bien conscient.
Quand j'aurais été le plus malheureux des hommes.
C'était un mauvais calcul. Vouloir partir pour te quitter. Par dépit amoureux.
Partir la rage au ventre avec l'odieux poison de devoir t'oublier.
Un an plus tard, le fil devenu corde est un lien plus solide, et des choses se précisent.
Si je pars, ce ne sera pas sans toi. Je partirais pour nous. Non plus pour te quitter.
Aux ailes que tu me donnes, ce sera avec toi, peu importe la distance.
Je suis si fatigué de dévorer mon temps à la petite semaine.
Qu'avec ce que tu ouvres, d'un seul toute la vie, je peux envisager une autre façon de vivre.
Tu m'avais dit déjà que ces deux ans ensemble ne pouvaient pas avoir été pour rien,
à ce que nous avions construit, me révélant que pour toi, il y avait construction.
Un an plus tard, malgré les dérapages et les désagréments, tant de nouveaux obstacles,
nous continuons chacun de notre côté à faire tout notre possible pour que ça continue.
Nous avons chacun nos bras de fer à mener, qui ne sont pas les mêmes,
pour satisfaire le besoin d'être ensemble, quelle qu'en soit la manière.
Rester, je m'en rends compte, est une façon d'entretenir la situation bloquée.
Au prétexte de ne rien compromettre, j'encourage un statu quo qui n'est plus nécessaire.
Des choses changent dans ta vie, et tu bouges des pierres qui étaient des montagnes.
Et je sens possible d'accompagner le mouvement en tournant une page.
Puisqu'il est clair pour moi que tu es sur la suivante, et dans mon livre entier.

Ce qui est vrai pour deux années l'est d'autant plus pour trois.
Ce temps passé ici n'est pas passé pour rien.
Quand le temps seul pouvait révéler l'étendue de ce qui nous arrive.
Aux doutes que nous avons, il y a eu 36 lunes, assez pour rassurer,
pour nous faire comprendre que ce n'est pas du vent ni même un jeu de dupes.
Une escroquerie d'un côté ou de l'autre, aurait été mise à jour il y a déjà longtemps.
Des choses que je pensais impensables se sont réalisées. Je me suis étonné.
Et j'ai assez dit par où j'étais passé pour que l'on prenne la part de ce qui a changé.
De ton côté aussi, tu parviens à des choses dont tu ne te croyais pas capable.
Tu sors de ta coquille, ici ou là, et ce n'est pas seulement au lieu de notre chambre.
Et je suis si heureux, tu ne le dois qu'à toi, du chemin que tu traces pour accomplir ta vie.
Il n'y a que nous pour faire ce qu'il faut. Nous ne devons rien à l'autre.
Mais nous sommes témoins de ce que nous avons affronté, surmonté, dépassé,
pour tenir fermement deux choses opposées qui nous semblent vitales.
Réussir nos vies propres comme ne pas nous perdre.
Avancer sur nos rails sans nous lâcher la main.
Il est trop tôt sans doute pour dire l'aiguillage que sera cet été.
Mais je suis sûr de moi et quelle que soit la voie, aussi loin qu'elle me porte,
ce ne sera plus pour fuir et me crever le coeur, quand je sais ton amour,
aussi pur que le mien, que je ne trahis pas et ne lâcherai pas.
Puisqu'il n'y a pas d'amour heureux pour ceux qui l'abandonnent.
Qu'on ne se débarrasse que de ce qui ne sert plus à rien.
Lorsque les coeurs sûrs d'eux n'ont plus de temps à perdre.

 

 

 

Philippe LATGER
Juillet 2013 à Perpignan

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Lectures

 

 

Stéphane Facco  Stéphane Facco 

 

Lambert Wilson  Lambert Wilson 

 

  Contes du Jour et de la nuit

      Véronique Sauger     

 

Lettres à ma ville

  (spectacle des Estivales juillet 2000) 

 

 

  publication chez Soc&Foc 2012 

La terre est rouge

 

interview la terre est rouge

 

 

 

 

  Parolier / Discographie 

 

LaViedeChateauArtMengo

 

 BlondedanslaCasbahBiyouna

 

 

BOAzurAsmar

 

 MeskElilSouadMassi

 

 LoinLambertWilson

 

 7ViesTinaArena

 

 BetweenYesterdayandTomorrowUteLemper

 

 CestTropMissDominique

 

 SijenétaispasmoiMissDominique

 

 

WinxClubenConcert

 

 

OuvontlesHistoiresThierryAmiel

 

 

Live en trio 

 

 

 

 

  Compilations  

        Compilation 2009

 

 

Compilation 2010 Universal

 

 

 

 

cinéma

 

MauvaiseFoi

 

 

 

 

  spectacle café de la danse 

MadreFlamenco